Le Pomsky n’est pas un Spitz au marquage Husky
- DEBICHE NATACHA
- 4 sept.
- 3 min de lecture

Quand la mode menace l’avenir d’une race
Depuis quelques années, une demande croissante se dessine : celle de Pomskys dits « toy » ou « nains ».Cette recherche effrénée du « toujours plus petit » pousse certains éleveurs à retremper massivement avec du Spitz nain, dans l’unique but de satisfaire un marché.
Mais à vouloir céder à cette mode, on trahit l’essence même du Pomsky. Car non, le Pomsky n’est pas — et ne doit jamais devenir — un simple Spitz maquillé en Husky.
La véritable identité du Pomsky
À l’origine, le Pomsky est le fruit d’un croisement réfléchi entre le Husky de Sibérie et le Spitz nain, avec des objectifs clairs :
Réduire la taille du Husky, sans tomber dans l’excès,
Préserver une morphologie harmonieuse et athlétique,
Offrir un caractère équilibré et accessible à différentes familles : sportifs, primo-adoptants, jeunes retraités, ou familles avec enfants.
Le Pomsky est ainsi devenu un chien polyvalent, intelligent, sportif et sociable, profondément attaché à sa famille . Il aboie peu, préférant un langage riche et expressif, proche du fameux « chant » du Husky.En somme, il possède l’âme d’un grand chien dans un gabarit réduit, et c’est ce qui fait toute sa force.
Multiplier les retrempes avec le Spitz nain provoque une dérive génétique dangereuse :
Perte des traits husky (yeux en amande, museau allongé, corps sportif),
Apparition de yeux ronds et saillants, d’une tendance à l’aboiement, et d’un caractère plus nerveux,
Transformation progressive du Pomsky en simple « chien de salon », au détriment de son équilibre originel.
Mais le problème ne s’arrête pas là. Le Spitz nain est porteur de nombreuses pathologies connues :
Luxation de la rotule,
Trichiasis (cils frottant sur la cornée),
Hydrocéphalie,
Problèmes dentaires dus à une mâchoire raccourcie,
Crises d’épilepsie idiopathiques,
Collapsus trachéal,
Hypoglycémie chez les sujets trop petits.
À force d’en augmenter la proportion, on fragilise la santé des chiots et on s’éloigne de l’objectif initial : créer un chien équilibré et fonctionnel.
Le Pomsky n’est pas un chien nain
Le terme « Pomsky nain » est non seulement faux, mais aussi dangereux.Le mot « nain » en cynophilie renvoie à des anomalies génétiques ou des pathologies, pas à une race.
👉 Si votre souhait est un chien minuscule, le Spitz nain existe déjà.
👉 Si vous cherchez un compagnon actif, robuste et polyvalent, qui a tout d’un grand chien dans un format réduit, alors le Pomsky est fait pour vous.
Il peut vous accompagner partout : dans vos balades, vos activités sportives, comme dans votre quotidien familial. Mais il a besoin de stimulation physique et mentale pour s’épanouir.
Préserver l’avenir et la légitimité du Pomsky
Aujourd’hui, le Pomsky aspire à une reconnaissance officielle.Pour que cela devienne réalité, il faut :
Respecter ses caractéristiques originelles : morphologie, tempérament, équilibre,
Encadrer la sélection par des standards clairs définis par les clubs de race,
Refuser les dérives commerciales qui menacent la santé et l’identité de la race.
Les clubs doivent être attentifs et vigilants. Car ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement l’avenir du Pomsky, mais aussi sa crédibilité en tant que race légitime.
⚡ Conclusion
Le Pomsky n’est pas une mode passagère, ni un « Spitz déguisé en Husky ».C’est une race en construction, qui mérite respect, rigueur et passion.À nous, éleveurs, passionnés et futurs adoptants, de préserver son essence pour qu’il devienne demain un compagnon reconnu, équilibré et pérenne.





